Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger a exclu ce lundi toute remise en cause du compte pénibilité mis en place par la réforme des retraites de 2013. Un dispositif jugé trop complexe et trop coûteux par le patronat qui réclame son abrogation.
Laurent Berger, a estimé sur RTL qu’il fallait, face à la montée du chômage, « des actions et des engagements », pas des « commentaires à outrance », après la reconnaissance d’un « échec » dans ce domaine par le ministre du Travail, François Rebsamen. Selon le secrétaire général de la CFDT, « des mesures positives ont été prises, notamment le pacte de responsabilité et le CICE », le crédit d’impôt pour les entreprises, mais elles n’ont pas encore produit d’effet « aussi parce qu’il y a une absence d’engagement de la part du patronat » dans la mise en œuvre des contreparties du pacte.
Rappelant l’accord patronat-syndicat signé la semaine dernière dans la branche de la métallurgie et prévoyant l’embauche d’apprentis, Laurent Berger a affirmé que ce type d’accord « il fallait le faire partout ». Il a estimé nécessaire de « faire plus sur la politique d’accompagnement » des chômeurs, « notamment sur la formation professionnelle », prônant le recours « aussi aux emplois aidés ». Selon lui « Il y a une attente forte vis-à-vis de la nouvelle Commission européenne et des dirigeants européens et français » pour engager des « politiques économiques d’investissement ».
« Il n’y a pas de remise en cause de ces décrets possibles pour la CFDT sinon il y aura un affrontement total »
Concernant les décrets pénibilité dont le patronat demande l’abrogation, Laurent Berger a déclaré sur RTL « Il faut l’application de la loi sur la pénibilité, les décrets sont en vigueur, maintenant il faut faire en sorte que ce soit effectivement (le moins) compliqué possible ». Il répondait ainsi à l’appel lancé par le Medef, la CGPME et l’UPA dans L’Opinion.
Il a aussi tenu à rappeler que « Une mission a été confiée à M. de Virville (Michel de Virville, conseiller à la Cour des comptes, NDLR) pour faire en sorte que ce soit le plus simple possible ». Avant d’ajouter « Il n’y a pas de remise en cause de ces décrets possibles pour la CFDT sinon il y aura un affrontement total ».
Selon le gouvernement, les mesures du compte pénibilité profitera à près d’un million de salariés dès 2015 et 3 millions dès 2016.
Dans L’Opinion, les leaders de la CGPME, de l’UPA et du Medef appelaient à revenir sur l’article sur la cession d’entreprise de la loi Hamon qui entrera en vigueur en novembre.
« Si personne ne conteste la nécessité d’informer et d’associer les salariés dans les situations de cession, le texte imaginé dans un bureau de Bercy, loin de toute réalité des affaires, est inapplicable et anxiogène », estiment-ils.
(Avec AFP)