Les jeunes sortis du système éducatif sans qualification sont cinq fois plus exposés au chômage que les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, selon des données mises en ligne vendredi 17 octobre par le ministère de l’Éducation nationale.
En 2013, le taux de chômage des jeunes sortis de formation initiale depuis un à quatre ans s’élevait à 20,3%, une moyenne qui cache des disparités.
En effet, le chômage touchait près d’un jeune sur deux titulaire du brevet ou n’ayant d’aucun diplôme mais seulement 10,5 % des diplômés du supérieur. Les détenteurs d’un CAP-BEP, du baccalauréat ou de diplômes équivalents, se situait légèrement au-dessus de la moyenne des jeunes, avec un taux de chômage de 24,7%.
Une France inégalitaire
Même si des diplômés du supérieur peuvent se retrouver sans emploi, « le diplôme de formation initiale est plus que jamais un rempart contre le chômage », souligne Catherine Moisan, directrice de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) au ministère. « Les variables d’ajustement des crises sont les jeunes sans diplôme ».
C’est d’autant plus problématique que « nous sommes le pays le plus inégalitaire » selon l’enquête Pisa de l’OCDE , « celui où le poids de l’origine sociale pèse le plus fort » sur la scolarité, a-t-elle rappelé.
La France a réussi à amener « presque 80% d’une génération au baccalauréat, c’est une performance, mais on a beaucoup de mal sur le wagon de queue », celui des élèves en difficulté, « qui ne diminue pas », poursuit Catherine Moisan. L’an dernier, l’Insee avait estimé à 100.000 le nombre de jeunes ayant quitté l’école ans aucun diplôme.
150 milliards d’euros injectés pour l’Éducation
En 2013, la France a consacré 144,8 milliards d’euros à son système éducatif (primaire, secondaire, supérieur et formation continue), soit 6,8 % du PIB, 2.200 euros par habitant ou encore 8.320 euros par élève ou par étudiant. Ce montant inclut les sommes consacrées à l’éducation par des acteurs publics, l’Etat qui paye les salaires des enseignants et d’autres personnels, les collectivités locales qui assurent l’équipement matériel et l’entretien des établissements, la CAF. Et par les usagers (droits d’inscription dans le supérieur, cantine, enseignement privé) ainsi que par les entreprises.
(Source AFP)