La suppression de « la demi-part des veuves » a alourdi la facture de milliers de personnes âgées, même si d’autres mesures ont été prises pour adoucir la note.
C’est la majorité précédente qui avait voté en 2008 la fin progressive de cette demi-part qui devait disparaître totalement cette année. Le bénéfice n’est maintenu que pour les personnes ayant élevé seules leurs enfants pendant au moins cinq ans.
A cette suppression s’ajoute une autre mesure de nature à augmenter les impôts de milliers de personnes âgées : la fiscalisation de la majoration de 10% des pensions des retraités ayant eu au moins trois enfants, jusqu’ici non taxée, qui a été décidée dans le précédent budget.
«De plus en plus malmenés»
Francisco Garcia, président de l’Union nationale des retraités et des personnes âgées, juge «les retraités de plus en plus malmenés». Il dénonce «une accumulation de dispositifs qui pèsent lourdement sur cette catégorie de la population».
Le gouvernement a par ailleurs consenti différents gestes en faveur des ménages les plus pauvres comme dernièrement avec une réduction d’impôt profitant à plus de 3 millions de ménages. Ou encore la réindexation du barème de l’impôt sur l’inflation, ainsi que le relèvement de la décote, visant à réduire voire effacer le montant de l’impôt dû par les plus modestes.
Risque d’une hausse de la taxe d’habitation
Vincent Drezet, secrétaire général de Solidaires-Finances publiques, principal syndicat des impôts précise que «il y a forcément des gagnants et des perdants, impossible pour l’instant de savoir combien». Avant d’ajouter «mais il est certain que pour certains retraités, les gestes fiscaux n’atténuent pas la fin de la demi-part et la fiscalisation de la majoration des pensions».
Selon ses calculs, «sur les 3,6 millions de contribuables concernés par la suppression de la demi-part des veuves, environ 2 millions vont devenir imposables ou voir leurs impôts augmenter».
Autre risque, selon lui: une hausse de la taxe d’habitation pour un certain nombre de personnes, le montant de cet impôt étant calculé en fonction du revenu fiscal de référence, qui tient compte du nombre de parts.