Force ouvrière a annoncé ce matin la disparition de Marc Blondel alors âgé de 75 ans. Il fut le secrétaire général de la FORCE OUVRIERE de 1989 à 2004. S’inscrivant dans la tradition ouvrière et socialiste, Marc Blondel, laïc, libre penseur et franc-maçon, aura fait basculer son organisation dans l’ère de la contestation radicale.
En 1989, à l’issue d’un congrès houleux, il gagne la tête de FO d’une courte majorité sur Claude Pitous ( à 53,6% des voix). Il est ensuite réélu avec une majorité écrasante (98%) en 1992, puis en 1996 avec 85% des voix, avant d’être ovationné lors de sa réélection en 2000. Quatre ans plus tard, Jean-Claude Mailly, considéré comme l’héritier de la ligne Blondel, lui succède.
En 2007 Marc Blondel avait été élu président de la Fédération nationale de la libre pensée (FNLP). En 2011, il avait été condamné dans le dossier des emplois fictifs de la Ville de Paris. Accusé d’avoir bénéficié d’un garde du corps, il avait été reconnu coupable de recel d’abus de confiance et de recel de détournement de biens publics. Il avait été dispensé de peine.
Ses principaux faits d’armes ? Sa lutte engagée en 1995 contre le plan d’austérité de la Sécu lancé par le Premier ministre de l’époque, Alain Juppé. Logique, cette réforme s’attaquait à l’organisation de la sécurité sociale en France. Ou encore son combat quelques années plus tard contre la réforme des 35 heures de Martine Aubry.
Les hommages affluent
Sur BFM TV, l’actuel secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly a précisé: «Il est décédé hier soir, toute l’organisation est dans la douleur aujourd’hui car Marc Blondel est quelqu’un qui a marqué à la fois son organisation, Force Ouvrière, et qui a eu un rôle actif au niveau syndical international et au Bureau International du Travail, les militantes et militants qui l’ont connus sont un peu orphelins aujourd’hui.»
Avant d’ajouter «C’était quelqu’un avant tout libre et indépendant (…), c’était quelqu’un de déterminé, de courageux, de lucide, (…), c’était un tribun hors pair. Il a beaucoup marqué France Ouvrière».
La maire de Lille, Martine Aubry, a aussi salué ce lundi «la fermeté dans les convictions et la capacité à écouter» de Marc Blondel. «Ce fut un très grand syndicaliste qui a consacré toute sa vie aux conditions de vie et de travail des salariés», a ajouté l’ancienne ministre du Travail.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a parlé d’un « grand militant du dialogue social » lorsque la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann évoque sur Twitter son « respect pour ce défenseur acharné des travailleurs ».
Toujours sur Twitter, l’Allemand Martin Schulz, président du parlement européen, a écrit en français que Marc Blondel « incarnait un syndicalisme intransigeant » alors que l’Europe « a besoin de syndicats forts et respectés ».