La CFDT prend acte de la revalorisation automatique du Smic de 0,3 % à partir du 1er janvier et rappelle l’importance de la négociation collective pour faire progresser les plus bas salaires.
Le Smic horaire passera, dès le 1er janvier prochain, de 9,40 à 9,43 euros et le Smic brut mensuel atteindra 1 430,22 euros, soit une augmentation de 0,3%. « La CFDT prend acte de cette décision, commente le secrétaire confédéral Philippe Couteux. Selon nous, le Smic est l’un des éléments de la politique salariale. Les négociations obligatoires sur les salaires dans les branches et les entreprises en sont un autre, tout aussi important, sinon plus, car les dites négociations concernent l’ensemble des salariés. »
Calcul du SMIC
Il est indexé sur le salaire horaire de référence des ouvriers (SHBO) et sur l’inflation. Concrètement, son augmentation correspond au minimum à l’inflation constatée l’année précédente, à laquelle s’ajoute 50% de la hausse du pouvoir d’achat du SHBO. Le gouvernement peut choisir de donner un «coup de pouce» supplémentaire à cette hausse. C’est ce qu’il avait fait en juillet dernier.
Les changements
Ces deux indices, jugés obsolètes par les partenaires sociaux, seront modifiés et la nouvelle règle de calcul ne s’appliquera qu’à partir du 1er janvier 2014.
L’IPC utilisé jusqu’à présent mesurait le pouvoir d’achat « des ménages urbains dont le chef de famille est ouvrier ou employé ». Le gouvernement choisit de le remplacer par l’IPC correspondant à la consommation de 20 % des ménages aux revenus les plus faibles, « les ménages des premier et deuxième déciles de revenus » pour mieux prendre en compte les dépenses contraintes (loyer, énergie).
En ce qui concerne le second indice, afin de mieux refléter la composition du salariat, où la part des ouvriers a littéralement fondu, passant de 40 à 22 % entre 1980 et 2008, la référence sera désormais le SHBOE (salaire horaire de base ouvrier et employé).
En revanche, le futur Smic ne sera pas indexé sur la croissance, contrairement à ce qu’avait promis François Hollande lorsqu’il était candidat. Le gouvernement souhaite toutefois que cette croissance –si elle existe– soit mieux prise en compte dans le calcul.
Les réactions sur ces modifications
Selon les experts, cela ne changera pas grand-chose. Le Parti Communiste souhaiterait que le SMIC soit indexé sur l’augmentation des salaires des patrons du CAC 40. «Soit 5% de plus pour cette année», précise le parti dans un communiqué.
L’ancien leader de la CFDT François Chérèque, pense que la hausse du Smic n’est pas le remède adéquat pour lutter contre la pauvreté. Dans une interview donnée le 18 décembre, son successeur, Laurent Berger, met en avant que « le SMIC est le seul élément de la politique salariale et que les entreprises de nombreuses branches professionnelles continuent d’avoir des rémunérations inférieures au Smic. Il est trop souvent un déterminant de la politique salariale. Ce qui nous préoccupe, c’est qu’il y a de plus en plus de salariés au Smic. L’important, c’est de faire en sorte que les salariés ne restent pas au Smic toute leur vie. »