Depuis plusieurs semaines, les partenaires sociaux, organisations syndicales et patronales, négocient les règles de l’assurance chômage. Eclairage sur la situation.
En dépit d’une période de crise et d’un chômage persistant, la délégation patronale réclame de nouveau la réduction automatique des cotisations sociales.
Cette réduction s’appuierait sur un critère unique : un excédent du compte de résultat de l’UNEDIC de 1 milliard d’euros sur deux semestres consécutifs, quel que soit le montant de la dette totale. Or, le déficit cumulé devrait atteindre 11milliards d’euros fin 2011.
En clair, réduire les cotisations en ignorant totalement la dette latente reviendrait à mettre en péril le maintien du niveau d’indemnisation des demandeurs d’emplois, faute de moyens financiers.
Explications
La complexité voire l’ambiguïté de la réglementation d’assurance chômage n’incite pas aujourd’hui les demandeurs d’emploi à reprendre une activité salariée considérée comme « à risques » et qui leur ferait perdre les droits à indemnisation qu’ils ont acquis mais qu’ils n’ont pas encore consommés.
Des mesures simples et claires doivent être prises pour mettre fin à cette précarisation de l’emploi, à commencer par des sanctions financières à l’encontre des entreprises qui abusent des contrats courts, et entretiennent de fait cette situation. En parallèle, il est important de récompenser les organisations qui cherchent quant à elles à retenir leurs salariés.
Sans mesure aucune, le régime d’assurance chômage est en danger, et avec lui l’avenir de nombreux salariés.
L’intervention de l’UNEDIC, au cœur même de ces mesures, devrait permettre de responsabiliser les acteurs. Rappelons tout de même qu’avec un volume de cotisations proche des 30 milliards d’euros, l’UNEDIC peut exercer une influence de taille.
Faute d’avoir trouvé un accord lors des précédentes négociations, les partenaires sociaux ont décidé de prolonger la convention actuelle, qui devait expirer à fin mars, jusqu'au 31 mai 2011.
Retrouvez l’interview de Laurent Berger, chef de file de la délégation CFDT
Selon vous, le régime d’assurance chômage doit-il changer ? Qu’attendez-vous des négociations en cours ? De quelle manière devons-nous orienter les discussions pour répondre aux besoins des salariés ?
Il me semble que la convention d’assurance chômage a été reconduite en l’état, les sujets qui fachent ont été laissés aux prochains négociateurs (dégressivité des indemnités, durée d’indemnisation des plus de 50 ans, etc.).
En substance, les règles d’indemnisation qui régissent l’actuelle convention ont été prorogées pour 1 an 1/2.