Une des thématiques de refondation sociale, qui est passée à la trappe en 2010, concerne la médecine du travail . « D’ici à 5 ans si rien n’est fait pour anticiper les départs à la retraite, le dispositif de médecine du travail, unique au monde, pourrait s’éteindre » constataient ainsi les auteurs du rapport Christian Dellacherie, Paul Frimat et Gilles Leclerc.
En effet, au détour d’un amendement au projet de loi sur la réforme des retraites, le gouvernement profitait du débat parlementaire sur les pensions pour engager, sans négociation, une rénovation de la mission des médecins du travail en Septembre 2010, qui passerait sous le contrôle des employeurs.
Le Conseil Constitutionnel a invalidé une partie de la loi votée sur le sujet. Du coup, la supposée réforme est passée à la trappe. Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques amendements adoptés qui ont tenu lieu de réformes, jugées insuffisantes par les syndicats.
- L’un des amendements suggère que certains secteurs devrait recourir à des médecins de ville afin de mieux protéger certains salariés qui, de toute façon, voient rarement des médecins du travail. Seraient concernés entre autres, les employés de particuliers, les représentants ;
- Dans le même ordre d’idée, serait ouverte la possibilité aux internes en médecine de remplacer les médecins du travail pendant leurs congés. Un amendement vise à modifier le mode de gestion des services de santé au travail;
- Aux trois collèges qui cogèrent actuellement ces services (syndicats de salariés, syndicats patronaux et employeurs), se substituerait un paritarisme classique, c’est-à-dire syndicats de salariés et syndicats patronaux.
Selon les partenaires sociaux, la mission d’un médecin du travail est de prévenir toute atteinte à la santé des salariés dans le cadre de leur travail. Un rôle qui ne serait pas toujours en phase avec les intérêts recherchés par les directions d’entreprises ?
Que pensez-vous de ces amendements adoptés par le gouvernement ? Comment peut-on réformer la médecine du travail en tenant compte, en priorité, de la santé des salariés ?