L'Assemblée Nationale a donné hier le feu vert à la réforme du régime de retraite des députés. Les mesures annoncées sont la fin de la double cotisation et la baisse du montant des pensions. Le dispositif permettra d'obtenir 0,5 annuité supplémentaire, contre 1 actuellement, pour chaque année cotisée, durant les 2 premiers mandats.
Pourtant, l’avantage des députés en matière de retraite reste significatif lorsque dans le même temps les salariés ont vu augmenter l’âge légal de départ à la retraite et donc leur durée de cotisation. Ajouté à cela, 90% de la pension des députés est payée par le contribuable.
Après un mandat de 5 ans, un député touchera 1430 euros, contre 1550 euros avant la réforme. La pension perçue représente en moyenne 40 années de travail des salariés du privé.
Par ailleurs, si les députés ont réduit le taux de la pension de réversion, à 60 %, il reste supérieur à celui en vigueur chez les fonctionnaires, alors qu'ils se revendiquent de ce régime. Le système de décote qui est appliqué aux fonctionnaires n'est pas inscrit à l'ordre du jour.
Le régime de retraite des députés reste encore injustement avantageux. D'autant que les parlementaires possèdent un autre privilège, le montant de leur retraite est connu à l'avance et est garanti par l'Etat. De quoi faire rêver tous les salariés du privé, dont le taux de remplacement n'a pas cessé de baisser depuis la réforme Balladur de 1993.
Le régime autonome des députés date de 1904. La réforme sera mise en place dès la promulgation de la loi sur la réforme des retraites, attendue vers la mi-novembre. Le dossier des retraites est encore loin d’être une affaire sous-scellé.