1-La journée
du mardi 7 septembre a mobilisé la France sur les questions des retraites. Qu’a
donc décidé le Parlement sur la réforme des retraites? Que va-t-il se passer
dans les semaines à venir?
Malheureusement,
la logique de la réforme adoptée par le Parlement reste la même. Nous pensons que
le gouvernement va poursuivre son action de passage en force sur la question
des retraites, puis faire voter ladite loi au Sénat.
2- Comment réagissais-vous en tant que représentant de
la profession CFDT Betor Pub? Qu’en disent les salariés de la branche?
Les salariés
de la branche Betor Pub sont assez perplexes, notamment sur le recul à
taux plein de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans. La
réforme va pénaliser les salariés qui présentent un parcours morcelé ainsi que
les femmes. Dans un secteur comme la publicité, cela peut être le cas. Rien qu’à 47 ans, on risque d’être considéré comme plus proche de la « sortie » de carrière.
Reculer l’âge du départ à la retraite devient donc une idée aberrante.
3-Quelles sont leurs préoccupations actuelles?
Avez-vous des questions directes de la part de ces salariés?
L’une des
préoccupations, dans ce contexte, concerne l’évolution de la carrière des
salariés de la branche. L’une des « doxa » aujourd’hui est l’accès à une position sociale,
devenir manager après 45 ans. On a le sentiment que si on n’a pas accédé à ce statut, à cette reconnaissance, le salarié est
passé à côté de l’aboutissement d’un parcours professionnelle. Ce sentiment varie en fonction
du secteur, de l’informatique à la publicité.
4- Pourquoi ne fait-on pas du cas par cas pour chaque
activité au sein du Betor?
On peut et on
ne peut pas le faire. Il est vrai que les problématiques rencontrées par les
salariés du Betor se ressemblent dans les cas de demandes prudhommales. Les
métiers sont variés, aussi il est nécessaire d’adapter les actions en ce sens.
Au sein du Betor Pub, nous avons affaire avec à la fois une population de
cadres ou de prestations intellectuelles.
5-A combien s’élève le montant d’une retraite d’un
salarié de la profession ? Les critères de pénibilité ou d’interruption de
carrières, notamment pour les femmes, sont-ils un facteur discriminant pour la
profession? Sont-ils pris en compte?
Il peut s’agir
d’un facteur discriminant : tout dépend de la durée de cotisation des
salariés. Les salariés les plus pénalisés sont ceux qui ont commencé
à travailler jeunes. Les femmes sont touchés ; elles peuvent être sujettes
à des pressions sociales injustes, ce qui est le cas dans la publicité et
les métiers de l’informatique. Malgré les dispositions en matière de travail,
peu d’entreprises adoptent le principe de non réunion après 18h00 par exemple. C’est une
épreuve supplémentaire pour les femmes.
6-De quelle manière le Betor va-t-il peser sur les
retraites? Y a-t-il un prochain rendez-vous, une prochaine manifestation?
Avec le Betor,
nous serons actifs lors de la prochaine mobilisation prévue ce jeudi 23 septembre.
Notre action sera générale, contre la réforme. Notez que la réforme des retraites a été plié presque
en trois mois, de juin à septembre. On
nous affirme que les partenaires sociaux ont été consulté lors des
négociations, mais vu le délai imparti comment consulter les interlocuteurs sur
la question cruciale des retraites?
Retraites, rien n’est encore joué
Tract manifestation sur les retraites du 23 septembre 2010